jeudi 11 mai 2023

JACQUES BRACHET A INTERVIEWE GUILLAUME LEVIL

 

Lumières du Sud
Guillaume LEVIL, de la Provence à Hollywood !

Guillaume Levil est un homme de contrastes : Il a passé son enfance à la Réunion avant d’arriver à Digne. Il navigue donc entre deux cultures. I
Il partage ses goûts entre Capra et Pagnol, « La femme du boulanger » et « Beethoven » (le chien !!) et notre jeune scénariste-réalisateur-producteur qui vit aujourd’hui à Nice, ce qu’i ne l’empêche pas de retourner tourner à la Réunion, était l’invité de Pascale Parodi, présidente de l’association « Lumières du Sud ». Il est venu nous présenter quatre courts-métrages avec toute la passion et l’humour qu’il possède, tout auréolé d’une nomination… aux Oscars s’il vous plaît pour son court-métrage « La valise rouge », réalisé par Cyrus Neshvad, dont il a signé le scénario. Et qu’il nous a bien sûr présenté au Théâtre Daudet de Six-Fours ainsi que trois de ses autres films dont il est scénariste et réalisateur : « Un tour de cheville », « Arthur Rambo », « Courir toute nue dans l’univers », avec des histoires à chaque fois très différentes qu’elles soient drôles ou plus dramatiques.

« Guillaume, tu es en fait construit sur deux cultures
C’est exact, jusqu’à 12/13 ans la Réunion a fait ma construction. J’en suis imprégné. Mon père étant provençal, nous nous sommes retrouvés à Digne où je suis allé au collège. J’ai eu les deux cultures, les deux langues et je suis fait d’elles.
Le cinéma est venu comment ?
Tout jeune, ma mère m’a amené très souvent au cinéma  où je voyais aussi bien les films pour enfants mais aussi d’autres films peut-être un peu moins réservés aux enfants. Mon second film a été « Les liaisons dangereuses » !
C’est pour cela que tu es éclectique, jusqu’à aimer  « La femme du boulanger » ET « Beethoven » ?

Non, pas ET. C’est-à-dire que ce sont les deux exemples de ce qu’il faut faire et ne pas faire. Chez Pagnol c’est au mot près, c’est une histoire qui, même si elle est quelquefois exagérée, tient la route et nous emmène au bout de l’histoire. Pour « Beethoven » (pas le musicien… le chien ! », c’est pour moi tout ce qu’il ne faut pas faire et quant à la fin elle est on ne peut plus mauvaise. Après avoir vu le film j’ai imaginé plusieurs fins plus intéressantes. J’ai commencé à les écrire en fait, c’est le film qui m’a donné envie d’écrire des scénarios ! Donc merci Beethoven !
Tu t’es spécialisé dans le court-métrage, le documentaire…
Et la fiction ! J’ai commencé à écrire des scénarios pour les autres, puis pour moi, puis je suis passé à la réalisation. Mais tout se fait à partir de rencontres comme celles avec Cyrus Neshvad, réalisateur iranien vivant au Luxembourg pour qui j’ai écrit « La valise rouge » ou encore Nicolas Paban, qui est toulonnais et pour qui j’ai co-écrit « Princesse de Jérusalem ».
Ne veux-tu pas passer aux longs métrages ?
Oui, bien sûr mais c’est déjà très difficile de monter des courts-métrages. Il faut trouver de l’argent et puis les vendre après. C’est quelquefois plusieurs années d’attente, d’acceptation… ou pas !
Alors tu penses un long métrage ! C’est un métier aléatoire où il faut toujours avoir dix projets pour quatre qui aboutiront. Il faut pouvoir rebondir.

C’est certainement parois frustrant et en plus entre deux films il faut pouvoir vivre
Frustrant, peut-être quelquefois mais comme je suis toujours sur plusieurs projets, je pars sur un autre. Mais malgré le temps qui court entre deux réalisations on peut très bien vivre une vie entière après un film. Et puis, dès le départ on est prévenu que ce que l’on fait risque de ne pas être accepté.
Il y a deux films que nous n’avons pas vus ce soir : « Le problème du pantalon » et « Les vénérables dessous ». Tu es très… textile !
(Il rit) C’est un diptyque qui d’ailleurs devrait devenir un triptyque car j’ai encore une idée.
« Le problème du pantalon » parle de la contraception chez l’homme : la vasectomie, l’injection d’hormones, le slip chauffant. Sujet tabou que je traite avec humour.
« Les vénérables dessous » traite, lui, de la menstruation, des sous-vêtements féminins qui sont de l’ordre du fantasme et de la liberté des femmes. Là encore, sujets tabous.
Et j’ai déjà un troisième sujet… Mais je préfère ne pas t’en parler !
Bon, venons-en à « La valise rouge », qui t’a emmené jusqu’à Hollywood !
C’est un scénario que j’ai co-écrit avec Cyrus Neshad qui l’a réalisé. Nous l‘avons tourné au Luxembourg où il vit. Nous avons découvert Nawelle Evad, jeune comédienne sur un casting. C’est l’histoire d’une jeune iranienne de 15 ans qui vient au Luxembourg, envoyée par son père, épouser un homme qu’on lui a imposé et qu’elle ne connait pas. Elle récupère sa valise rouge et déambule dans la gare autour de cet homme sans qu’il la voie et, après un long moment d’hésitation, décide de s’enfuir.
Nous l’avons présenté dans divers festivals car ce sont les seuls lieux où l’on peut vraiment les faire voir et il se trouve que nous avons reçu quatre grands prix dans quatre festivals, dont Paris et le Mans. Du coup, il a été sélectionné pour l’oscar du court-métrage.
Pourquoi dis-tu « du coup » ?
Parce que, différemment aux César, le court métrage n’est pas choisi comme chez nous. Aux USA, il est sélectionné par rapport aux prix qu’ils ont reçus dans leur pays. C’est ainsi qu’après plusieurs votes, cent, puis 15, puis cinq sont restés en lice… dont le nôtre !
Nous ne sommes arrivés que second, derrière un film, dont la vedette était un handicapé mais nous sommes fiers d’être passés devant le troisième, produit par Disney ! Et même second, ça marque sur un CV !

Quel effet ça fait d’être au milieu des stars hollywoodiennes ?
C’est très impressionnant de se retrouver sur le tapis rouge au même titre que ces stars internationales… Et de se retrouver aux toilettes avec Hugh Grant !!! C’est aussi une grande satisfaction d’un petit français côtoyant le nec plus ultra du cinéma international.  
Tu parles anglais ?
Of course, avec l’accent français qui plait beaucoup… aux américaines !
Il n’a été primé ni à Cannes, ni aux César ?
Non, pour la bonne raison qu’à Cannes nous serions arrivés avec déjà trop de prix quant aux César, il n’y a que des films français et le nôtre luxembourgeois.
Tu disais qu’il n’y a que dans les festivals qu’on peut communiquer sur les courts-métrages ?
Oui parce qu’en France, ils passent toujours très tard et le public est restreint. Donc on ne peut faire voir nos films que dans  les festivals.
D’ailleurs je vais partir au Festival de Cannes, non pas pour voir des films, mais pour faire des rencontres car c’est à 80% là que tout se joue. Les autres 20% dans les autres festivals. C’est d’ailleurs à Cannes que j’ai rencontré Cyrus Neshvad et Nicolas Paban. Comme j’ai plusieurs projets, dont un long métrage coréalisé avec Nicolas, je vais avoir de longues journées.
Un rêve ?
Réaliser un court-métrage fantastique dans la lignée de « SOS fantômes » !

Propos recueillis par Jacques Brachet


lundi 8 mai 2023

 

LUNDI 15 MAI 2023

20h30 au Six N'étoiles

 

SIS DIES CORRENTS de Neus Ballus

EN EXCLUSIVITÉ EN FRANCE
UN FILM SUR LES DIFFERENCES





Le troisième long-métrage de Neus Ballús est une comédie rafraîchissante, subtile et pleine d’humour.

Synopsis: Pour valider sa période d’essai d’une semaine, un plombier marocain doit composer avec une clientèle et des collègues excentriques. Valero, son supérieur, doute que Moha soit suffisamment qualifié ou que les clients puissent accepter un plombier d’origine marocaine. Six jours ne suffisent probablement pas pour faire tomber des préjugés. Mais ce pourrait être suffisant pour prendre conscience de l’importance du vivre ensemble.

 

Neus Ballus



Née en 1980, Neus Ballús est une réalisatrice d’origine catalane, titulaire d’un diplôme en communication audiovisuelle et d’un master en réalisation documentaire de l’Université Pompeu-Fabra à Barcelone.

Elle fait partie de la nouvelle génération de réalisateurs espagnols .

Son premier long-métrage La plaga en 2013, est projeté au 63e Festival international du film de Berlin. Il remporte quatre prix Gaudí. Le film dépeint la vie quotidienne dans une zone rurale de la périphérie de Barcelone, nommée Gallecs.
Son deuxième film, Le Voyage de Marta (El viatge de la Marta) en 2019 raconte l’histoire d’une jeune fille de 17 ans qui passe ses vacances de Noël au Sénégal avec son frère et son père. Lassée des voyages familiaux planifiés, et du comportement de son père, elle va à la découverte d’un monde qui lui permet de développer des relations étroites et complexes.

En août 2021, son film Sis dies corrents est présenté en avant-première au 74e Festival du film de Locarno. Il raconte la période d’essai d’un plombier marocain confronté aux préjugés de son chef de chantier catalan.

mardi 25 avril 2023

 

MARDI 2 MAI 2023 19H30


19h30 au THÉÂTRE DAUDET

    Avenue De Lattre de Tassigny Six Fours 


Guillaume LEVIL 

réalisateur et scénariste nous présente une sélection de ses courts-métrages dont:

La Valise Rouge

Réalisé par Cyrus Neshvad, Nominé aux Oscars 2023 dans la catégorie Meilleur Court-métrage étranger.





La valise rouge incarne le combat des Iraniennes pour leur liberté. Tourné il y a deux ans, dans des conditions minimalistes à l'aéroport de Luxembourg, il raconte le destin d'une adolescente de 16 ans qui débarque en Europe pour y être mariée de force à un quinquagénaire. 

 



Guillaume LEVIL

Guillaume Levil a écrit ou réalisé des films documentaires ou de fiction qui ont voyagé partout en France et à l’étranger. Parmi les documentaires, Le Problème du pantalon a été largement diffusé à la télévision et suivi par les médias. Parmi les courts-métrages de fiction, Guillaume Levil a réalisé Arthur Rambo et coécrit La Valise rouge – ce dernier film ayant été nommé aux Oscars 2023.

Adepte de Capra et de Pagnol, il a grandi entre la Provence et la Réunion, et aime tourner là où il est possible d’attraper une lumière d’inspiration, sur des terres d’histoires et de légendes.



mardi 18 avril 2023

 

Six-Fours – Six N’Etoiles
Laure PRADAL : la passion Doc

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Après avoir quitté son Ardèche natale à 18 ans, Laure Pradal a fait des études scientifiques et d’enseignement math-physique, à Lyon, Nîmes, Montpellier. Suite à un déclic, une rencontre à la fac de lettres avec un réalisateur, elle décide de s’orienter vers le cinéma. Non pas de fiction mais de documentaire. Et la voilà qui va très vite réaliser des courts-métrages pour l’émission de « Strip Tease », émission venue de Belgique mais qui s’installe sur Canal Plus.
Ce sera le coup de foudre et de ce jour,elle n’arrêtera pas de réaliser des documentaires pour France 2, France 3 et Arte.
Grâce à sa rencontre au festival Méditerranéen de Montpellier avec Pascale Parodi, présidente de l’association six-fournaise « Lumières du Sud » et de Noémie Dumas, directrice du Six N’Etoiles, la voici venu nous présenter son dernier doc : « Des livres et des baguettes ». Un documentaire où un jeune animateur, Nourdine Bara, a eu la superbe idée de réunir, dans une boulangerie d’un quartier populaire de Montpellier, la Paillade, des rencontres autour du livre « Dites-le avec un livre ». Un lieu de rencontres mensuel où se retrouvent, adultes et enfants venus de tous horizons, de toutes ethnies, qui se réunissent pour parler de leurs livres préférés ou leurs propres écrits, d’en lire des passages, de faire de la musique, de chanter, de parler d’eux dans une joyeuse convivialité, avec des témoignages émouvants ou drôles, en toute liberté d’expression. Un lieu chargé d’universalité, de bonnes ondes et de fraternité.
Et on ne pouvait s’empêcher de se dire que si la même chose se produisait partout ailleurs, le monde serait meilleur.

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Laure Pradal a toujours choisi des sujets qui parlent à tout le monde, qui parlent d’humanité.
« Mes sujets sont variés puisque, pour « Strip-Tease » je réalisais des films sur l’enfance, puis je suis passée à d’autres sujets comme le portrait d’une enfant handicapée que j’ai suivie durant quinze ans ou celui de Jean Carrère, je choisis un thème et je tourne autour de lui avec comme principe, comme pour « Strip-Tease », de ne faire aucune interview ou d’ajouter une voix off. Je laisse parler les gens et me contente de les filmer comme pour ce documentaire « Des livres et des baguettes » où chacun s’est exprimé en toute liberté, seulement canalisé par Nourdine. Après, chacun s’exprime comme cette petite fille qui nous lit un extrait de son livre préféré, cet homme qui nous fait un rap qu’il a écrit, cette jeune femme qui chante l’opéra magnifiquement, ces musiciens qui font danser les gens, cette femme qui nous raconte comment elle est venue à la lecture alors que ses parents sont illettrés…
Comment choisissez-vous vos sujets ?
Très souvent par hasard, au gré d’une rencontre, d’un fait divers, comme le film que je prépare pour juin sur un immeuble vertical où vivaient des marocains et qui va être détruit.
Je suis aussi en train de préparer un film sur la chanteuse d’opéra que vous voyez dans le film. Elle se nomme Narimène, elle a un talent fou et n’a pas été prise à un concours alors qu’elle était l’une des meilleures, tout simplement parce qu’elle n’a pas voulu enlever son turban qui fait partie intégrante de sa personnalité ! En ce moment elle est à Londres où sa vie va peut-être changer. J’ai un collaborateur qui est allé la filmer.
Ce ne sont donc pas des films de commande ?
Non, je choisis mon sujet, je me renseigne, je fais des repérages et puis le monte mes films et je tourne avec une équipe réduite de deux ou trois. J’écris d’abord un scénario que je propose à divers producteurs et quelquefois je tourne sans savoir si le scénario ou le film sera accepté.

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Ce peut être frustrant ?
Oui, lorsque le sujet est refusé. Ça ne m’est pas arrivé souvent mais alors je le mets de côté en me disant que j’y reviendrai plus tard. J’ai toujours deux ou trois sujets dans ma tête et souvent, entre l’écriture, l’acceptation et le tournage ça prend du temps. J’arrive à réaliser un film dans l’année. Quelquefois deux, mais c ‘est rare. C’est un travail de longue haleine… et de patience ! L’intérêt est que je travaille en toute liberté, que j’ai tout mon temps, que je n’ai pas de dead line.
Avez-vous réalisé des films de fiction ?
Non, et ça ne me préoccupe pas, d’abord parce qu’un film de fiction dépend de trop de choses : l’argent, les comédiens, les producteurs, le sujet qui, une fois écrit, doit être suivi. Je ne l’ai fait qu’une fois avec un film sur un prisonnier. Difficile de tourner en prison, d’y faire entrer des enfants, dnc je l’ai tourné comme une fiction… sans les contraintes d’une fiction !
Et ce que j’aime c’est le côté inattendu car certaines fois, au cours du tournage, il se passe quelque chose qu’on n’attendait pas.
Êtes-vous journaliste ? Avez-vous eu envie d’écrire autour de vos sujets ?
Non, je suis simplement réalisatrice et j’écris la colonne vertébrale de mon sujet. Je n’interview personne et mes reportages sont des moments de vie. Vous savez, il suffit de regarder autour de soi pour trouver un sujet. Après ça, peut-être qu’un jour viendra où je pourrai écrire les expériences que j’ai vécu autour de ces tournages.
Avez-vous eu des refus de gens qui ne voulaient pas que vous les filmiez ?
Ça m’est arrivé mais pas si souvent que ça. Pour certains c’est un non définitif et je n’insiste  pas. Pour d’autres, ils ont envie de s’exprimer et je les laisse s’exprimer en toute liberté. D’ailleurs, on est le plus discret possible et très vite ils oublient qu’ils sont filmés. Ils sont même ravis de se voir sur écran après car le leur montre toujours le film une fois monté.
Je suppose qu’étant donné le format de 50’, vous devez mettre des séquences de côté ?

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C’est ce qui m’est arrivé pour « Des livres et des baguettes » car j’ai dû écourter certaines interventions et j’ai même dû carrément enlever certaines personnages pourtant intéressants, et je le regrette. C’est pour cela que j’ai envie de remonter le film et d’en faire un long métrage car j’ai dû sacrifier de beaux moments.
Rencontrer le public est indispensable pour vous ?
Oui car si certains téléspectateurs m’écrivent, beaucoup  se contentent de regarder et d’écouter. Les rencontrer et discuter avec eux est quelque chose d’indispensable. Sans compter que voir le film sur grand écran, ça donne une autre dimension au sujet ». Ce soir-là le public a beaucoup apprécié cette projection et cette rencontre qui a duré longtemps avec la réalisatrice qui parle de ses films avec une passion qu’elle nous a fait partager.

Jacques Brachet

jeudi 13 avril 2023

 

LUNDI 17 AVRIL 2023

20h00 au Six N'étoiles

 

DES LIVRES ET DES BAGUETTES

de Laure Pradal

A l’intérieur du snack « Le pain d’or », entre les croissants et les canettes de coca, on cause deux fois par mois de Monte Cristo, Oscar Wilde, Tolstoï….

Ils habitent le quartier de la Mosson situé dans la banlieue nord de Montpellier ou le centre-ville, ils s’appellent Hassan, Latzeg, Sonia, Hakim, Julien…

Le temps d’une soirée, chacun a dix minutes pour parler de leurs romans, pièces ou poésies préférés pour l’importance qu’ils ont eu dans leur parcours, leur vie.

A travers leur exposé,  ils s’exposent, se racontent avec sincérité. Le livre : vecteur d’échanges, de mixité, de partage, de lien social. 

Laure Pradal


Née en Ardèche en 1962, Laure Pradal commence une carrière scientifique puis se reconvertit dans la réalisation de documentaires à l'âge de 30 ans.
C'est l'occasion de donner une voix à ceux qui sont invisibles, de montrer des histoires extraordinaires.


mardi 4 avril 2023

 

Lumières du Sud
Kamel BENKAABA… Le Toulonnais de Copenhague !

Kamel Benkaaba est toulonnais. Il a fait ses études au Lycée Dumont d’Urville, poursuit ses études à Aix-en-Provence où il rencontre sa première femme, une suédoise qu’il suit dans son pays. Elle parle français, il ne parle pas suédois mais s’y met très vite et s’installe là-bas où il devient chargé de cours en cinéma à Copenhague. Un peu plus tard il rencontrera… une autre danoise qui deviendra sa seconde épouse.
Mais notre toulonnais n’oublie pas ses racines varoises et y vient ponctuellement « pour gagner vingt degrés et le soleil » me dit-il en riant.
C’est ainsi que, lors de ses séjours, on le retrouve à l’association « Lumières du Sud » où à chaque fois, invité par sa présidente Pascale Parodi, il vient parler cinéma bien sûr et vient nous disséquer un film ou nous parler d’un réalisateur, comme Kubrick, Fellini et, lundi soir, de Claude Sautet.
Pourquoi Sautet ?

« Parce que – me dit-il –  c’est un grand cinéaste qui fut sous-estimé par la Nouvelle Vague, Godard, Truffaut et consort, critiques de cinéma devenus réalisateurs dans le milieu des années 50 qui le remisaient, comme Tavernier ou Boisset et les plus anciens grands réalisateurs de l’ancienne génération comme des réalisateurs du « cinéma de papa » alors que chacun, (comme René Clément qui a fait « Plein soleil » avec Delon et Ronet) a fait des chefs d’œuvres mais alors, en 1954, il fallait tuer le père. Alors pourquoi les disqualifier alors qu’ils ont fait de très grands films ?
Claude Sautet a eu le malheur de tourner « Classe tous risques » en 1960, la même année où Godard sortait « A bout de souffle » et il fut aussitôt classé comme réalisateur de polars.
Pourtant Sautet est d’un grand modernisme car il a apporté des idées originales comme, par exemple, les hommes qui portent l’impuissance des choix de leur vie. Sautet ne fait partie d’aucune école et il est le seul à savoir filmer l’impalpable des sentiments. C’est pour cela que « César et Rosalie » fait partie aux USA des films français marquants. « Si la vie passe dans un film, c’est que le film est bon » aimait-il à dire.
Il a su également imposer le film choral, des portraits de groupes où l’amitié, la famille, l’amour, la vie, la mort se mélangent autour de nombreux comédiens comme dans « Vincent, François, Paul et les autres ». Il a su également filmer la femme des années 70, une femme forte, libre, qui s’assume, qui avorte parce qu’elle n’aime plus l’homme avec qui elle est, qui mène deux amours en même temps, ce qui était alors très nouveau. Et à ses côtés, l’homme qui n’est plus le héros, qui a des difficultés à être l’homme, qui a des failles ».

On écouterait des heures parler Kamel de cette passion qu’il a du cinéma, qu’il connaît sur le bout des doigts, véritable encyclopédie de tous les cinémas et il nous fait partager cette passion.
Ce soir-là, Sautet a été rendu à sa lumière et à travers des écrits, des séquences de deux films « Les choses de la vie » et « Un cœur en hiver », il nous révèle un réalisateur imaginatif, sensible.
Cet accident des « Choses de la vie » est quelque chose d’unique, qui démarre dès le début du film, pour y revenir tout au long, avec les derniers souvenirs d’un homme qui ne sait pas alors qu’il va mourir mais qui se remémore sa vie. La scène de l’accident est unique, superbement filmée et rythme le film avec cette musique de Philippe Sarde mêlée à celle de Vivaldi et avec cette sublime chanson que Romy Schneider et Michel Piccoli interprètent « La chanson d’Hélène ».
« La musique – dit-il – prend une grande place dans les films de Sautet, on le voit dans « La choses de la vie » qui accompagnent tout le film dont l’accident filmé au ralenti puis en accéléré qui revient au fur et à mesure.
Pour « Un cœur en hiver » La musique de Ravel est d’autant plus omniprésente qu’il s’agit d’une histoire complexe entre une violoniste (Emmanuelle Béart) et deux luthiers (André Dussolier et Daniel Auteuil) et il a choisi des musiques de Ravel, quelquefois dissonantes, mais qui épousent parfaitement les sentiments de ce trio amoureux ambigu et compliqué. Trois personnages, trois instruments : le violon, le violoncelle, le piano. Et aussi la musique de Philippe Sarde qui se mêle à la complexité des sentiments des trois comédiens. Et toujours cette façon de filmer l’ineffable ».

Que dire de cette soirée qui nous a fait retrouver et mieux comprendre l’un de nos plus grands réalisateurs français, malgré seulement 13 films à son actif, alors que Chabrol, par exemple, en a réalisé 57, souligne Kamel qui nous a redonné l’envie de redécouvrir ce magistral réalisateur.

Jacques Brachet

dimanche 19 mars 2023

 

LUNDI 3 AVRIL 2023

19h30 au THEATRE DAUDET

    Avenue De Lattre de Tassigny Six Fours 


ATTENTION CHANGEMENT DE LIEU ET HORAIRE AVANCE


RESERVEE AUX ADHERENTS

 

Pour vos soirées Daudet, avec vos mets salés ou sucrés, vous apporterez votre verre LDS. Double clin d'oeil: convivialité et égard envers la planète. Merci. 

 

Kamel Benkaaba, professeur de cinéma à Copenhague, revient et va examiner les différents éléments du style de Claude Sautet, en se concentrant sur certains de ses films les plus célèbres.

Notamment "Les Choses de la Vie", "Vincent, François, Paul et les autres", "Un coeur en Hiver".




Ses films sont connus pour leur style élégant et leur exploration profonde des émotions humaines.

jeudi 9 mars 2023

 

MÉDIATHÈQUE DE SANARY SUR MER
AUDITORIUM ERNEST BLANC
VOIR UN FILM EN VO ET EN DÉBATTRE DANS LA LANGUE



SAMEDI 18 MARS - 14H30
« ANOTHER YEAR » 


De Mike Leigh, 2009, avec Jim Broadbent, Lesley Manville





  Printemps, été, automne et hiver. La famille et l'amitié. Amour et réconfort. Joie et peine. Espoir et découragement. La fraternité. La solitude. Une naissance. Une mort. Le temps passe... .

mercredi 1 mars 2023

CARTE BLANCHE A XAVIER NATAF

DU RÉEL A L’IMAGINAIRE

3 films et une conférence Master Class
Analyse de films et échanges
9ème Édition

CARTE BLANCHE à XAVIER NATAF
Les 10, 11 et 12 mars 2023

 

XAVIER NATAF
Ce chroniqueur radio depuis les années 80, amoureux du cinéma et de la bande
dessinée, est producteur de podcasts sur Arte radio. Créateur du festival du film
Israélien de Marseille depuis 1999, il continue d’accompagner ces rencontres
chaque année.


 

IL A CHOISI DE MONTRER COMMENT LE REEL INSPIRE L’ IMAGINAIRE

TOUS LES FILMS SERONT PRESENTES PAR XAVIER NATAF
ET SUIVIS D’ECHANGES ET DE DISCUSSIONS .

 

 

VENDREDI 10 MARS 20H30

The Fabelmans de STEVEN SPIELBERG  

Son film le plus personnel
Passionné de cinéma, Sammy Fabelman passe son temps à filmer sa famille. S'il est encouragé dans cette voie par sa mère Mitzi, dotée d'un tempérament artistique, son père Burt, scientifique accompli, considère que sa passion est surtout un passe-temps. 

Au fil des années, Sammy, à force de pointer sa caméra sur ses parents et ses sœurs, est devenu le documentariste de l'histoire familiale !
(Sélectionné aux Oscars 2023)


 SAMEDI 11 MARS 18H

Charlotte de ÉRIC WARIN et TAHIR RANA

Hommage à la vie de Charlotte Salomon
Charlotte est un film lumineux sur l’émancipation et la résilience d’une jeune femme artiste
injustement oubliée par l’Histoire des Hommes.

Ce film bouleversant nous permet de redécouvrir sa vie et son œuvre d’une immense sensibilité, une petite sœur de Chagall dont le destin a été brisé par la barbarie nazie. Charlotte Salomon est une jeune peintre juive allemande, sa vie bascule à la veille de la Seconde Guerre mondiale. 

Face au tourbillon de l’histoire et à la révélation d’un secret de famille, seul un acte extraordinaire pourra la sauver. Elle entame alors l’œuvre de sa vie...

 



SAMEDI 11 MARS 21H
EN DÉCALAGE de JUAN GIMENEZ PENA

 Un puzzle mental captivant
L’héroine est une ingénieure du son talentueuse, passionnée par son travail. Un jour, elle découvre qu’elle commence à se désynchroniser. Elle réalise alors que son cerveau s’est mis à percevoir le son plus tard que les images qu’il reçoit. Elle doit renoncer à son travail et reconsidérer toute sa vie.

 



DIMANCHE 12 MARS 10H -12H

 Conférence / Master Class sur Steven Spielberg par Xavier Nataf

(Re) découvrir la vie et l’œuvre de Steven SPIELBERG