mercredi 30 juin 2021

INDES GALANTES

LUNDI 14 JUIN 2021 - 19H45
au Six N'étoiles


INDES GALANTES de Philippe Béziat




SYNOPSIS : C’est une première pour 30 danseurs de hip-hop, krump, break, voguing… Une première pour le metteur en scène Clément Cogitore et pour la chorégraphe Bintou Dembélé. Et une première pour l’Opéra de Paris. En faisant dialoguer danse urbaine et chant lyrique, ils réinventent ensemble le chef-d’œuvre baroque de Jean-Philippe Rameau, Les Indes Galantes. Des répétitions aux représentations publiques, c’est une aventure humaine et une rencontre aux enjeux politiques que nous suivons : une nouvelle génération d’artistes peut-elle aujourd’hui prendre la Bastille ?




Œuvre‑phare du siècle des Lumières, Les Indes galantes s’apparente à un éblouissant divertissement. Mais le premier opéra‑ballet de Rameau témoigne également du regard ambigu que l’Européen pose sur l’Autre – Turc, Inca, Persan, Sauvage… En 2017, le réalisateur Clément Cogitore signe un film explosif et très remarqué, adaptant un extrait des Indes galantes avec le concours de danseurs de Krump. Avec la chorégraphe Bintou Dembélé, il s’empare cette fois de cette machine à enchanter dans son intégralité pour le réinscrire dans un espace urbain et politique dont il interroge les frontières.

Indes galantes va au-delà des intentions de Clément Cogitore et de ses équipes. S’il les corrobore dans sa mise en scène, Béziat, habitué aux captations d’opéras, sait saisir la puissance des corps sur scène. En témoigne, en ouverture, un ahurissant plan-séquence où la caméra virevolte au plus près des corps des danseurs. Ou encore quand, à la fin du film, il nous octroie quelques captations de l’opéra sur scène, dont on saisit alors tout le chaos orchestré, alors que les mouvements aux allures de transes prennent une sublime place sur grand l’écran.

Le documentaire laisse libre cours aux corps, aux esprits, donnant sans cesse la parole aux travailleurs derrière les Indes galantes mais également les enjeux du public – et notamment de la dissonance avec la critique. Sa très intelligente didactique et sa mise en scène étourdissante n’en finissent plus de fasciner durablement les spectateurs, conscient de ce qui se trame derrière le rideau : un passage fugace certes, mais conçu pour marquer les esprits.