41ème Festival international du film de La Ciotat, du 5 au 9 juin 2024.
par Jean-François Vilanova, membre de l’association Lumière du Sud
Ambiance des grands jours en cette après-midi du 5 juin à l’Eden-Théâtre de La Ciotat !
Pour la 41ème année s’ouvre le Festival du premier film francophone créé en 1982 dont seule la pandémie de 2020 empêcha le déroulement.
Le lieu est exceptionnel car le Festival se déroule dans le plus ancien cinéma du monde, l’Eden-Théâtre, où les Frères Lumière projetèrent en 1895 le premier film du monde, « L’entrée du train en gare de La Ciotat ».
Le Jury est présidé cette année par une artiste d’exception, Françoise Fabian.
La Grande Cour du cinéma Eden, le 5 juin.
Pour cette première après-midi, deux premiers films sont au programme :
« La Grande Ourse » court métrage d’Anthony BAJON (25 mn) et « Niki », long métrage de Céline SALETTE qui vient d’être présenté au Festival de Cannées dans la section Un certain regard (1h36).
Les deux films sont réalisés par un acteur et une actrice qui passent pour la première fois derrière la caméra.
La vedette de cette première journée est l’acteur Anthony BAJON.
Dans un coin du hall, il répond aux questions de deux journalistes. L’homme est simple, accessible, on est bien loin du tapis rouge et du glamour cannois. Je peux l’aborder sans difficulté, lui parler, il accepte de faire quelques selfies avec une extrême gentillesse. Il répond un plus tard à d’autres questions lors du photocall qui se tient dans la grande cour du cinéma Eden.
Anthony Bajon lors du photocall. Selfie avec Anthony Bajon
Anthony Bajon est un jeune acteur de 30 ans, largement confirmé depuis ses débuts au théâtre en 2009 puis au cinéma en 2015. Sa prestation exceptionnelle dans « La prière » de Cédric Kahn, lui avait valu le prix d’interprétation masculine au Festival de Berlin (Ours d’argent) en 2018, une performance tout en fureur et en violence mal contenue.
En 2020, il montra toute l’étendue de sa palette dans le téléfilm « Paris-Brest » de Philippe Lioret : il y incarnait un personnage d’écrivain qui se cherche, en rupture avec sa famille, une famille qu’il n’aime pas, qui ne le comprend pas et lui adresse sans cesse des marques de mépris. Il saura s’en émanciper, dans la douleur.
Dans « La grande ourse », Anthony BAJON aborde la question des violences faites aux femmes. Tous les étés, Chloé se rend dans le même camping où elle rejoint ses amis. Pour la première fois, elle s’y rend seule et retrouve son amie Alexia, sportive, qui s’entraîne pour un combat de boxe. Très vite, Chloé offre les premiers signes de malaise, alors qu’elle se trouve dans un cadre paradisiaque. Que s’est-il passé durant l’année écoulée ?
Le premier film d’Anthony BAJON offre une réalisation très maîtrisée.
A la fin de la projection, l’acteur-réalisateur se livre avec pudeur aux questions du médiateur et de la salle. Et révèle que ce court métrage parle de « la violence qu’il a lui-même subie plus jeune » ; en la transposant dans le personnage de Chloé, il est « parvenu à mettre à distance » des éléments de sa propre histoire.
Anthony BAJON en profite pour annoncer qu’il travaille sur un premier long métrage qu’il devrait tourner avec une équipe de proches au début de l’année 2025 en abordant « un sujet très différent de ce court métrage ». Rendez-vous est pris pour l’année prochaine.
Dans la salle du cinéma Eden, Anthony BAJON et les médiateurs.
La Grande Ourse, film d’Anthony BAJON.
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