avec Anaita Wali Zada, Jérémy Allen White, Gregg Turkington
"Un film infiniment attachant et teinté d'humour" Le Monde
en présence de Babak Jalali en visio
Accueil
dès 19h30 Vin chaud et cookies offerts par Six N'Etoiles, ce qui ne
vous empêche pas d'apporter vos cookies pour un concours amical à
partager!
SYNOPSIS :
Donya, jeune réfugiée afghane de 20 ans, travaille pour une fabrique de fortune cookies
à San Francisco.
Ancienne traductrice pour l’armée américaine en
Afghanistan, elle a du mal à dormir et se sent seule.
Sa routine est
bouleversée lorsque son patron lui confie la rédaction des
messages et prédictions.
Son désir s’éveille et elle décide d’envoyer
un message spécial dans un des biscuits en laissant le destin
agir…
Babak Jalali
Babak Jalali est un cinéaste iranien né au Golestan, province éloignée de Téhéran où il passe son enfance.
Il s’exile avec sa famille en
Angleterre où il vit encore, mais garde dans son cœur son pays, sa
culture et son incompréhension du racisme iranien vis-à-vis des Afghans.
Il revient toujours avec son cinéma vers sa terre natale tout en
s’intéressant aux peuples discriminés aux États-Unis, comme les Indiens.
Frémont est son quatrième long-métrage.
mercredi 6 décembre 2023
MERCREDI 6 DECEMBRE 2023
20h30 au Six N'étoiles
AU CLEMENCEAU de Xavier Gayan
DOCUMENTAIRE
Prix du Jury des Festivals d'A côté 2022
En présence de Xavier Gayan et un des clients du bar
Un film qui rend visible les invisibles avec une grande humanité.
Ils s’appellent Gérard, Choukri ou l'Alsacien, gratteurs de FDJ ou
leveurs de coude d'un soir, ils se retrouvent dans un bar-tabac PMU, par
habitude ou pour tromper leur solitude. Certains vivent dans la rue,
d’autres ont connu les hôpitaux psychiatriques, la plupart souffrent
d’addictions. Ils sont le pouls et la confidence d'une France
déchirée. Ici c'est une famille, c'est une estrade, c'est un ancrage.
Ils sont AU CLÉMENCEAU.
Xavier Gayan
Né
à Pau en 1974, c'est après la réalisations de courts-métrages, qui s'oriente vers le documentaire qui devient sa principale source d'inspiration.
Il rend hommage au film de Louis Malle "Place de la République" en reprenant le même dispositif , micro trottoir durant dix jours sur la Place, les passants exprimant le plus librement possible leurs pensées et préoccupations.
mercredi 29 novembre 2023
LUNDI 4 DECEMBRE 2023
19h30 au Théâtre Daudet
Avenue De Lattre de Tassigny Six Fours
HOMMAGE A ROBERT GUEDIGUIAN
Avec
la sortie du film "Et la vie continue!" et les échanges avec Juliette
Chanaud, sa fidèle créatrice de costumes, il nous semblait intéressant
de parler de la filmographie de ce réalisateur ancré à Marseille.
Extraits de films
mercredi 22 novembre 2023
CINÉ-CLUB ANGLAIS
MÉDIATHÈQUE DE SANARY SUR MER
AUDITORIUM ERNEST BLANC
VOIR UN FILM EN VO ET EN DÉBATTRE DANS LA LANGUE
SAMEDI 2 DECEMBRE - 14H30
« LA RUE ROUGE » De Fritz Lang
Petit caissier sans histoires, Christopher Cross rencontre, suite à une
soirée arrosée, une jeune femme du nom de Kitty dans une rue de
Greenwich Village.
Elle le prend pour un riche artiste, lui qui n'est
qu'un peintre amateur, tandis qu'il tombe amoureux d'elle. Motivée par
Johnny, son amant, Kitty décide alors de profiter de l'affection de
Christopher afin de lui soutirer de l'argent.
Celui-ci s'endette pour lui
payer un appartement, cachant cette relation à son épouse acariâtre,
Adèle. Mais Kitty demande toujours plus.
Juliette CHANAUD avec la tête, avec le coeur, avec les mots
Elle est, comme nombre de métiers du théâtre et du cinéma, une femme de l’ombre puisqu’elle est créatrice de costumes. Véritable
artiste elle-même, elle habille comédiens et comédiennes mais elle a sa
manière bien à elle de le faire puisqu’elle les vêt des impressions que
lui donnent les mots, les histoires, selon leur rôle, leur
personnalité, selon l’histoire personnelle que lui inspire le
personnage. Avec la tête, avec le cœur comme l’aurait dit un chanteur
mal aimé ! Elle fut la complice de réalisateurs comme Jean-Michel
Ribes, Patrick Timsit, Jean-Luc Moreau, Didier long au théâtre… Au cinéma
avec Pierre Granier-Deferre, Robert Guédéguian, Mathieu Amalric, Bruno
Podalydès, Charlotte de Turkheim… Et c’est grâce à la présidente de
« Lumières du sud » Pascale Parodi, que Juliette Chanaud est venue nous
parler de sa passion… Même si aujourd’hui elle est en train de passer à
autre chose. Sa passion, elle nous l’a communiquée et j’ai passé un
moment magnifique avec cette artiste volubile qui a mille anecdotes à
raconter, ce dont les adhérents de « Lumières du Sud » ont bien
profité !
« Juliette, comment vous est venue cette passion du costume ? J’ai d’abord travaillé dans la mode, la haute couture, le prêt-à-porter. Mais en fait, ça ne me plaisait pas du tout. Alors, pourquoi y être allée ? J’ai
passé un bac publicitaire, passé le concours des Beaux-Arts de Paris.
J’avais alors 18 ans et plutôt envie de faire la fête. Mais comme nous
n’avions pas beaucoup d’argent, je faisais moi-même mes robes. Mon père
qui, voyant que j’allais de moins en moins aux Beaux-Arts et de plus en
plus dans des fêtes, m’a inscrit à l’école de la Chambre de haute
couture parisienne. De ce fait, j’ai dû retourner à l’école et je suis
entrée dans ce métier que je n’avais pas réellement choisi. Mais je
pleurais tout le temps car ça ne me plaisait pas. Et le théâtre est venu comment ? J’ai
commencé à aider de petites troupes qui avaient peu de moyens. Grâce à
elles j’ai appris le métier. Je n’ai pas fait d’école du costume, même
si, après ça m’a manqué. Mais j’avais alors 35 ans et j’étais déjà dans
le métier. Qu’est-ce qui vous a plu ? Je
me suis très vite rendu compte qu’en fait la mode, c’est une industrie
et je n’étais pas faite pour ça. Ce que j’aimais, c’était les textes,
les mots et créer autour d’eux. Je pouvais alors mettre mon savoir-faire
au service de quelque chose que j’aimais. Parallèlement à mon métier de
styliste, je pouvais m’exprimer grâce aux textes, aux comédiens. Je me
sentais à ma place. Je commençais à avoir des contacts. Un jour, il a fallu choisir… Et j’ai choisi !
Et vous avez rencontré Jean-Michel Ribes ! Oui,
c’est lui qui m’a donné ma chance professionnellement en travaillant
sur des textes. C’étaient ceux des « Brèves de comptoir » de Jean-Marie
Gouriou. J’ai fait trois spectacles avec eux et créé 130 costumes pour
six comédiens. J’ai trouvé ça très amusant d’habiller ces petites
phrases, chacun des comédiens devant se changer en trente secondes. Comment travailliez-vous avec lui ? En
toute liberté et avec la chance d’avoir des idées qui arrivaient malgré
moi. Je créais, j’achetais, je modifiais à ma convenance et ça
marchait. Puis j’ai travaillais sur un film de Jean Benguigui à qui
j’avais fait des costumes pour « Brèves de comptoir ». C’était « Hôtel
des Caraïbes » avec Didier Bourdon. Et le cinéma ? Encore grâce à Jean-Michel Ribes. J’ai
un ami d’enfance qui est le frère de Charlotte de Turkheim. Elle m’a
proposé de travailler sur son film mais en même temps Jean-Michel me
proposait de travailler sur « Bataille », une pièce de Topor. J’ai
choisi ce dernier mais un jour, je dis à Jean-Michel : « Tu sais que
j’ai raté mon entrée au cinéma à cause de toi ? ». Il me répond alors :
« Je ne savais pas que ça t’intéressait. Je fais un film en septembre.
Fais-le ! ». Et là, c’était dingue. Le film était « Chacun pour toi »
avec Jean Yanne et Dupontel, il y avait mille figurants à habiller, on a
tourné en France, en Allemagne, en Tchécoslovaquie et partout j’amenais
des tonnes de costumes ! Pour mes débuts au cinéma, j’étais gâtée !
Mais ça a été une chance et tout a démarré. Et il y a eu entre autre votre rencontre avec Robert Guédéguian. Oui,
j’ai travaillé sur un film avec Ariane Ascaride et elle me racontait en
riant que son mari voulait tout faire sur ses films, même trouver les
costumes. Et elle m’a proposé de travailler avec lui. La première fois,
ça a été épique, c’était pour « Mon père est ingénieur » : Je suis allée
aux Galeries Lafayette où j’avais repéré quelques costumes. Robert me
propose de venir avec moi, ce qui était rare pour un réalisateur.
D’autant plus rare qu’il est arrivé avec Ariane, Darroussin et Meylan !
On aurait dit une maman qui venait habiller sa famille ! Comment travaillez-vous avec le réalisateur et les comédiens ? D’abord,
je lis le scénario, puis je rencontre le réalisateur, je lui fais des
propositions, il me dit ce qu’il aime, ce qu’il n’aime pas et lorsque
nous sommes tombés d’accord, je rencontre les comédiens avec qui, en
général, ça se passe bien. J’ai eu quelques problèmes avec certains qui
n’aimaient mon choix ou qui ne voulaient pas essayer le costume. Mais en
général c’est sans problème.
Et Charlotte alors ? Elle ne m’en a pas voulu et j’ai travaillé avec elle sur « Qui c’est les plus forts ? » avec Audrey Lamy. Vos projets aujourd’hui ? Tourner la page ! C’est-à-dire ? J’ai
décidé d’arrêter. J’ai 65 ans et j’ai envie de faire autre chose et
peut-être de m’accorder un troisième métier. J’ai plein d’envie dont,
depuis longtemps, créer des rideaux ! (elle rit) Et puis, j’ai des
petits-enfants dont j’ai envie de m’occuper, d’autant que j’ai perdu mes
parents cette année. Par contre, ce qui est étonnant, c’est que du jour
où j’ai pris cette décision, j’ai commencé à oublier le nom des gens
avec qui j’ai travaillé ! Là, je termine deux pièces de théâtre :
« Berlin, Berlin » de Patrick Haudecoeur et « Une idée de génie » de
Sébastien Castro, deux gros succès. Après, je me dis que tout peut
s’arrêter et que j’ai envie de profiter de la vie. J’ai une maison à
Palma de Majorque où j’ai une vue éblouissante et j’ai envie de la
retrouver. Je suis d’un naturel optimiste, je suis facile à vivre et je
suis heureuse. » Ce sera le mot de la fin… En attendant de découvrir ses rideaux !
A la veille de la division du Soudan, Mona,
ex-chanteuse du nord du Soudan, prend soin de la jeune veuve Julia et de
son fils, originaires du sud du Soudan. Mais derrière cet acte noble se
cache une terrible vérité…
Mohamed Kordofani
Né
en 1984, ancien ingénieur aéronautique installé à Bahreïn, Mohamed
Kordofani se lance dans la réalisation de deux courts-métrages avant de
coproduire et réaliser ce premier long-métrage Goodbye Julia.
Présenté à Cannes dans la section Un Certain Regard, il garde le prix de la Liberté.
Pour vos soirées Daudet, avec vos mets salés ou sucrés, vous
apporterez votre verre LDS. Double clin d'œil: convivialité et égard
envers la planète. Merci.
Juliette Chanaud créatrice de costumes pour le cinéma et le théâtre vient à votre rencontre
Après
un diplôme de styliste modéliste en 1980, Juliette Chanaud commence une
carrière de styliste pendant quelques années dans la Haute Couture en
particulier chez Pierre Balmain.
Rapidement, elle va rencontrer Jean Michel Ribes, Olivier Ducastel et Robert Guediguian et sera leur costumière attitrée.
Pétillante, elle a l'œil pour imaginer le vêtement mais aussi les coiffures dans ces films.
« Italia » est un film documentaire unique en son genre, signé
Céline Gailleurd et Olivier Bohler, un couple de réalisateurs, qui
retrace la naissance du cinéma italien – muet évidemment – en 1895 à
l’arrivée du parlant en 1929. Un cinéma alors prospère, qui a rayonné
dans le monde avant de tomber en désuétude à l’arrivée du parlant. Nos
deux réalisateurs ont fait de nombreuses recherches pour trouver ces
images rares qui ont échappé aux incendies, à la destruction, à la
guerre, aux vols. Au départ, comme partout ailleurs, les films
étaient surtout des documentaires, historiques, de propagande, des
chroniques de guerre, des témoins d’une époque, avant qu’en 1902
naissent les premiers films de fiction, souvent tirés de romans célèbres
comme « Otello », « Roméo et Juliette », « Hamlet »… Sans voix bien
sûr, ce qui faisait dire à Pirandello qu’il haïssait le cinéma, lui
l’homme de théâtre et des mots. Petit à petit le cinéma attira de
plus en plus de monde et naissaient alors les premières stars comme Lyda
Borelli ou Bartomoméo Pagane premier Maciste du cinéma. Le parlant arrivant certaines stars disparurent, leur voix ne passant pas l’écran. Ce
documentaire est un témoignage de ce que furent les premiers pas du
cinéma italien et pour accompagner ces films sans son, c’est Fanny
Ardant qui dit des textes d’auteurs comme Dali, Fellini et quelques
autres. Sa voix unique, suave, reconnaissable entre toutes, pour dire
des textes d’hommes donne à ce film une autre dimension. Par contre, la musique paraît parfois dissonante, sinistre, intempestive. Par
ailleurs, ce film nous fait découvrir un cinéma que l’on connaît très
peu par rapport à notre cinéma muet français ou même américain.
D’ailleurs le film est également sorti en Italie car les Italiens
eux-mêmes n’ont plus personne pour s‘en souvenir.
« Olivier, pourquoi ce film sur le cinéma muet italien ? Au départ, c’est un projet de Céline. C’est le sujet de sa thèse qu’elle a choisi en 2010 à l’Université d’Aix-en-Provence. Et pourquoi le film ? A
l’époque il y avait très peu de choses accessibles sur ce sujet. On a
dû faire des recherches sur place, rencontré des chercheurs. De plus les
restaurations en Italie n’étaient pas ce qu’elles étaient en France. A
l’époque, il était plus vendeur de restaurer un film de Visconti et de
le présenter à Cannes en présence d’Alain Delon ! Mais peu à peu, Céline
a commencé à défricher les choses et s’est rendu compte qu’il y avait
énormément de choses à montrer. En fait, il y avait très peu de
spécialistes en Italie car il n’y avait pas comme en France d’obligation
à sauvegarder et conserver tous les films. C’est venu très tard et
beaucoup de films ont été niés, négligés et détruits. La cinémathèque a quand même gardé des choses ? Il
faut savoir que si, en France, il n’y a qu’une cinémathèque qui
centralise tout, en Italie il y en a cinq qui ne communiquent pas entre
elles. Il n’est pas rare qu’une d’entre elle ait une bobine de film et
qu’une autre ait la suite. Et ils ne partagent rien ! Il y a peu de
restaurations complètes dans une seule cinémathèque.
Le cinéma muet les intéressait peu en fait ? Exactement.
Il n’y avait ni intérêt, ni de moyens et ce n’est que la cinémathèque
de Bologne a commencé à s’y intéresser en 1980. De plus, les copies
étaient composées de nitrate, très inflammables et explosives. Et il y a
eu beaucoup d’accidents graves. Du coup, lorsqu’on les a reproduites,
c’était en noir et blanc même si la copie était colorisée et on a
ensuite détruit les copies d’origine. Heureusement, on a trouvé beaucoup
de copies à l’étranger car ce cinéma a eu un rayonnement mondial à
l’époque. Aujourd’hui, il y a 15% de films préservés. C’est peu ? En
effet, ce n’est pas énorme, mais c’est pareil à peu près partout. Et
même pire dans certains pays. A l’époque, les films ont disparu pour
nombre de raisons : la destruction mais aussi les guerres, les vols, les
incendies… Donc beaucoup de films ont été perdus. D’où aujourd’hui
l’intérêt du numérique, même si ce n’est pas le top car on perd aussi
des disques durs. Mais ça permet de mieux conserver les documents. Comment est venue Fanny Ardant à ce projet ? Etant
producteurs de nos films, nous voulions faire celui-ci entièrement en
France, malgré le sujet car au départ il n’était pas question d’une
version italienne. On cherchait donc une actrice qui ait une voix
particulière et l’on a très vite pensé à Fanny Ardant, tout en restant
un rêve inaccessible. Hors, devant tourner un film dans les Hautes
Alpes, nous avions choisi une maquilleuse, qui nous apprend ne pas être
libre tout de suite car elle doit travailler à Marseille… avec Fanny
Ardant ! Nous lui demandons donc de lui parler de notre projet sans
grand espoir. Mais elle a tenu sa promesse. Le premier jour du tournage,
son agent nous appelle pour nous dire qu’elle est intéressée et qu’on
lui envoie le scénario. Nous n’en revenions pas ! Mais on était en 2017
et le film devait se faire en 2021. Elle nous dit alors qu’elle
attendrait. Et effectivement lorsqu’on a été prêt, elle était toujours
d’accord. Elle a vu le film, a lu les textes et en une après-midi elle a
tout enregistré et nous a proposé de le faire pour la version
italienne. Pourquoi choisir une comédienne pour dire des textes d’hommes à la première personne ? Nous
avons pensé qu’avec un homme ce serait trop redondant. Et puis c’est le
cinéma italien qui a inventé la diva avant la star. Sans compter qu’on
reconnaît aussitôt la voix et la façon de parler de Fanny Ardant !
N’avez-vous pas pensé que ça risquait de troubler le spectateur ? On
a pensé que ça pouvait le désorienter au début mais qu’il se
rattraperait en prenant le train en marche. En fait, il finit, au bout
d’un moment, de comprendre que ce sont des textes écrits par des hommes.
Il faut juste un temps d’adaptation, accepter d’entrer dans cet univers
et se laisser aller au texte et à la voix. De regarder la beauté des
choses et d’écouter la poésie des textes. Vous avez fait d’autres films avec Céline ! Oui, on travaille presque toujours ensemble. En
2010 nous avons fait un film sur André Labarthe qui faisait une
exposition à Paris, en même temps que deux autres expositions : Agnès
Varda et Jean-Luc Godard. Nous avons fait un petit film sur lui puis
un sur Godard. A l’expo de Godard on s’est rendu compte qu’il ne voulait
rien garde car il fallait tout ramener en Suisse et c’était trop cher.
Il a décidé de jeter beaucoup de choses et d’en donner d’autres aux
Emmaüs. Mais donner deux enceintes surmontées d’un tire-bouchon, entre
autres, les Emmaüs n’en n’ont pas voulu… Et on a tout récupéré ! Qu’en avez-vous fait ? On
a pensé faire un film avec tous ces objets, en ajoutant les interviewes
et ce qu’on avait déjà tourné. On a proposé le sujet à l’INA. Du coup,
on a remonté une fausse exposition, les archives nous ont donné des
extraits d’interview. C’est le portrait mélancolique de toute une
génération, de reportages, de films. Aujourd’hui tout est entreposé…
chez ma mère !
Pascale Parodi, Olivier Bohler, Noémie Dumas
Et Agnès Varda ? Lorsque Céline Faisait
sa thèses, elle a appris qu’Agnès Varda cherchait une assistante. Elle
s’est présentée. Agnès aimait bien que ce soit une jeune femme et de
plus elle aimait les sujets quelle abordait. Elle avait énormément
besoin d’un archivage de ses affaires, car elle était très désordonnée.
Elle préparait « Les plages d’Agnès » et elle voulait faire des
images-souvenirs avec entre autres ses photos. Céline a travaillé deux
ans avec elle. Ce n’était pas toujours facile car elle avait un sacré
tempérament. Mais tout s’est bien passé. Sauf lorsque Céline lui a
proposé d’apparaitre sur le film de Godard : « Je ne vais quand même pas
lui servir la soupe ! » lui a-t-elle répondu. Il s’est vengé car à la
fin, lorsqu’elle a voulu le voir, elle a eu une fin de non-recevoir ! »
Noémie Dumas et Pascale Parodi sont venues nous rejoindre et l’on
aurait pu encore longtemps discuter tous les trois avec Olivier, homme
disert, volubile, passionné si l’heure d’entrer en scène devant le
public n’était arrivée. Mais entre Marseille et Aix-en-Provence, il n’y a
pas loin. Et l’on se reverra pour parler de notre passion commune : le
cinéma, italien ou français !
Jacques Brachet
dimanche 8 octobre 2023
LUNDI 16 OCTOBRE 2023
20h30 au Six N'étoiles
ITALIA LE FEU LA CENDRE
de Céline Gailleurd et Olivier Bohler
avec la voix de Fanny Ardant
Un travail exceptionnel des réalisateurs sur le cinéma muet italien qui ont inspiré des grands réalisateurs comme Fellini
SYNOPSIS :
Conçu sous la forme d’un essai lyrique et onirique, ce documentaire
retrace la naissance du septième art dans une Italie à peine unifiée, de
ses premières images jusqu’au parlant et la chute dans le précipice du
fascisme.
Céline Gailleurd
Née à Nice en 1981, Céline Gailleurd est une scénariste et réalisatrice française..
Elle est l'assistante d'Agnès Varda avant de commencer une carrière de réalisatrice.
Elle s'associe avec Olivier Bohler pour co-réaliser plusieurs documentaires.
Elle écrit dans plusieurs revues dont les Cahiers du Cinéma.
Olivier Bohler
Né à Marseille en 1972, il étudie la littérature et le cinéma, devient un spécialiste de Paolo Pasolini et Jean Pierre Melville.
A partir de 2015, il co-réalise des documentaires avec Céline Gailleurd, dont un sujet sur Edgar Morin.
Italia, le feu, la cendre est leur dernier documentaire, réalisé en 2021
Celui-ci ramène à la lueur du jour les derniers extraits de films
muets italiens restants, la grande majorité des bobines ayant été
brûlées ou détruites par les Nazis.
Six-Fours – Lumières du Sud Ted HARDY-CARNAC… Un jeune réalisateur plein de promesse… et de talent !
Pascale Parodi, présidente de l’association « Lumières du Sud », a
le chic pour nous faire découvrir des films rares et des réalisateurs
de talent. Ce qui a été encore le cas lundi dernier en invitant le jeune
réalisateur Ted Hardy-Carnac qui a déjà à son actif cinq courts
métrages et prépare son premier long métrage. Ted a un parcours
original car, avant d’arriver au cinéma il a pris plein de chemins de
traverse, quelques risques, et aurait pu passer à côté du cinéma mais
sa passion a été la plus fort. Ses films sont des films de fiction
qui, souvent, se passent dans un temps pas si lointain que le nôtre mais
avec un peu de décalage sur le temps réel. Des films couts mais denses
et qui ont la spécialité de laisser la porte ouverte à une suite ou du
moins, comme il aime le dire une porte pour faire rêver ou donner au
spectateur la possibilité d’inventer cette suite. Volubile, énergique, un grand sourire derrière sa barbe rousse, quel plaisir de rencontrer un homme aussi passionné !
« Ted, parle-nous de la façon dont le cinéma est entré dans ta vie… Le
cinéma est venu très tôt, dès l’âge de 12/13 ans. Mais alors ce n’était
qu’un hobby en tant que spectateur. J’y suis beaucoup allé avec ma
sœur, puis avec ma première copine qui m’ont fait aimer le cinéma. Nous
étions au Quartier Latin où il y avait alors beaucoup de cinémas. Nous y
étions tout le temps fourrés. Mais ça n’a pas été une ligne droite pour y arriver. Raconte. Je
n’ai pas fait d’école de cinéma, je suis autodidacte. En fait, ma
passion, c’était les maths. Tu vois, on en est loin ! J’ai donc fait une
classe préparatoire en mathématiques, puis une école d’ingénieurs d’où
je suis sorti diplômé mais je me suis rendu compte qu’en tant
qu’ingénieur, on ne faisait pas beaucoup de maths fondamentales. On
faisait des choses abstraites. En fait, j’aurais dû me lancer dans la
recherche. Du coup, je me suis dirigé vers une école de commerce. J’ai
étudié trois ans. Mais le cinéma dans tout ça ? J’y
viens ! Lorsque j’étais à l’école d’ingénieurs, j’ai créé un club
cinéma dont j’ai été deux ans président. C’était l’association Lumière,
qui existe toujours. On créait des scénarios de manière collective.
Puis, arrivé à l’école de commerce, un club cinéma existait déjà dans
lequel il y avait une société de production qui a lancé un concours de
scénarios. Etant dans l’école, je n’avais pas le droit de faire le
concours… que j’ai quand même fait sous un pseudonyme ! Et j’ai gagné le
concours. Comment as-tu fait alors ? Du
coup Ils ont voulu me rencontrer. Je leur ai dit : « Hey, c’est
moi ! ». Ils m’ont répondu : « Hey, ce ne sera pas toi ! » Et j’ai été
disqualifié. Un autre sujet a été choisi et j’ai participé à la
production. Finalement, ils ont pris mon scénario pour la cession d’été
et avec l’équipe du premier j’ai réalisé le mien. Je ne connaissais rien
de la mise en scène et il a été raté… Je ne le montre à personne !
J’ai malgré tout trouvé ça incroyable et j’ai compris ce que je
voulais faire : écrire et réaliser. J’ai quitté l’école de commerce, je
suis entré dans une banque et j’ai choisi le financement de cinéma, les
demandes de crédit pour les sociétés de production. Mais je voulais
réaliser des films… et j’ai démissionné. Je me suis alors lancé dans la
réalisation d’un court métrage. Puis d’un autre, un autre… Comment faisais-tu pour les produire ? Je
ne connaissais personne dans le métier mais j’ai travaillé avec des
amis, ma copine qui est devenue ma femme qui a pris en main le travail
de production. Nous autofinancions tout. J’ai eu la chance que chacun
des films a eu un certain succès. Un peu plus à chaque fois et tout
s’est enchaîné. J’ai réalisé cinq films… je ne compte pas le premier ! Puis
j’ai eu envie de réaliser un long métrage. J’ai alors postulé à la
FEMIS qui est l’Ecole Nationale Supérieure des Métiers de l’Image. J’ai
obtenu mon diplôme et j’ai écrit mon premier long métrage. J’ai trouvé
une productrice et aujourd’hui… J’en suis là ! Tu n’as fait que des courts métrages ? Oui.
Comme je n’avais pas un rond, mais trois premiers films sont très, très
courts ! Car j’ai financé les trois premiers et j’arrivais à mobiliser
les copains sur un week-end. Le premier m’a coûté 150€, le second
400€, le troisième 1500€, le quatrième 4500€. Peu à peu j’ai pu faire
des castings. C’est ainsi que j’ai rencontré Bastien Bouillon, César du
meilleur espoir masculin 2023 pour « La nuit du 11 » J’ai eu la chance
de présenter mes films dans des festivals, d’avoir des prix et de
pouvoir les vendre à la télé (France 3, OCS, TV5 Monde, Canal + et
passer dans circuits des salles MK2). J’ai aussi pu produire mon dernier
film « Un monde sans crise », avec Bastien. Mes films ont fait en tout 196 festivals et j’ai même été invité à Bogota ! Et au théâtre Daudet !!! Oui,
grâce à Pascale Parodi qui avait vu l’un de mes films, « Tunisie 2045 »
au « Festival Côté Sud » de la Seyne sur Mer. Je devais déjà venir mais
avec les grèves ça ne s’est pas fait. Et elle m’a redemandé de venir.
C’est rare d’être invité dans les festivals lorsqu’on ne fait que des
courts métrages. Je lui suis reconnaissant de son invitation et l’en
remercie.
Alors aujourd’hui, ton actualité ? Le long !!! a
va faire bientôt trois ans que j’y suis dessus. J’ai une productrice et
nous avons demandé l’avance sur recettes du CNC. Nous passons l’oral en
décembre pour présenter le scénario et si on l’a, ce sera la voie
royale ! Déjà, sur 2000 projets présentés, nous sommes restés dans les
12 retenus et ils vont en garder 4. On peut en parler ? Tous
mes scénarios sont inspirés de l’imaginaire, l’anticipation, le
fantastique, en décalage de la réalité, dans un univers naturaliste. Ce
sera une histoire d’amour qui se déroule sur trente ans. As-tu une idée des comédiens dont tu as envie ? Oui, il faut qu’ils soient jeunes pour qu’on puisse les vieillir au fur et à mesure. J’ai
quelques idées. Pour les femmes : Nadia Tereszkiewicz (César du
meilleur espoir féminin 2023), Lyna Khouchi, vue dans « Les trois
mousquetaires » et Pomme, une jeune chanteuse qui se lance dans le
cinéma. Pour les hommes : B astien Bouillon évidemment, Niels Shneider
et Raphaël Quenard. Si nous avons l’avance sur recette, il nous serait possible de tourner à l’automne 24… Sinon… Il faudra décaler ! »
Propos recueillis par Jacques Brachet
dimanche 1 octobre 2023
LUNDI 2 OCTOBRE 2023
19h30 au THEATRE DAUDET
Avenue De Lattre de Tassigny Six Fours
RESERVEE AUX ADHERENTS
Ted Hardy Carnac
nous présente une sélection de ses courts-métrages dont:
Un Monde sans Crise
Primé dans plus de 20 Festivals cette année
Émilie, jeune femme de trente ans aussi spontanée que maladroite, rate
tous ses entretiens d'embauche les uns après les autres. Sous pression,
harcelée par le propriétaire de son appartement, elle espère beaucoup du
nouvel entretien qu'elle a obtenu cet après-midi-là. Mais dans un futur
proche où les exigences sociales ne sont plus tout à fait les mêmes,
rien ne va se passer comme prévu.
Après des études d’ingénieur et de commerce et après
avoir travaillé en banque de financement pour le cinéma, Ted Hardy-Carnac se
consacre à l’écriture et la réalisation de films de fiction.
Il est l’auteur de quatre courts métrages, tous
sélectionnés et primés dans de nombreux festivals, et achetés par des chaînes
de télévision (France 3, Canal+, OCS, TV5 Monde, TF1). Le dernier,
"Tunisie 2045", remporte notamment le Prix de la Mise en scène au
Nikon Film Festival.
Six-Fours – Six N’Etoiles Tony GEMPERLE-GILBERT : « Sois belle et tais-toi »
« Sois belle et tais-toi » est un film de Marc Allégret dans lequel Bardot est la vedette. Mais
c’est aussi le titre d’un documentaire qu’a réalisé la regrettée et
néanmoins magnifique Delphine Seyrig. Il date de 1976 et le cinéma en
était à un tournant : Jusqu’alors le pouvoir cinématographique était
uniquement masculin… Et macho. Delphine Seyrig, qui a toujours
défendu les femmes, a voulu réunir des comédiennes qui parlaient de
leurs rapports ambigus et difficiles qu’elles avaient avec tous les
corps de ce métier, réalisateurs, scénaristes, producteurs… Des rapports
difficiles, conflictuels qui leur faisaient payer cher l’envie d’être
actrices. Déjà par le fait que rarement le rôle principal était donné à
une femme qui servait plutôt de faire-valoir et étaient cantonnées dans
des rôles de bonnes, de putes, de mères de famille, de séductrices, de
tueuses, de folles, de nonnes, d’esclaves, pas des rôles très
valorisants et rarement des rôles de premier plan. Elle a donc choisi
des artistes comme Juliet Berto, Marie Dubois, Jane Fonda, Shirley
McLaine, Maria Schneider, Jill Clayburgh, Louise Fletcher, Helen
Burstyn… En tout 23 femmes qui avouent, pour la plupart que si elles
avaient été un homme, elles n’auraient pas choisi ce métier mais plutôt
d’être aventuriers ! Certaines regrettant même de ne pas avoir été un
homme mais assumant leur état de comédiennes en se battant à tous les
niveaux. Nous sommes dans les années 70 et on se rend compte que,
s’il y a eu des avancées dans ces métiers dédiés aux hommes, il y a eu
(et il y a encore !) des difficultés à prendre quelquefois leurs places…
Même aujourd’hui, il y a du chemin à parcourir.
Jane Fonda, entre autres, explique qu’arrivée à Hollywood, on ne
la faisait tourner que si elle devenait blonde, faisait refaire son nez
trop mutin, arracher des dents pour creuser ses joues, refaire l’ovale
de son menton… L’actrice n’étant qu’un accessoire pour mettre l’homme en
valeur et faire joli dans le décor… A condition d’être belle, jeune, ce
qui impliquait des rôles secondaires jusqu’à ce qu’elles deviennent
« vieilles » (très tôt !) et moins glamour. Le film aborde tous les
sujets avec humour, sobriété, recul et surtout une énergie qui rend ces
femmes touchantes et drôles mais surtout, malgré toutes les embuches
qu’elles doivent affronter, optimistes et opiniâtres. Aujourd’hui, même si ce n’est pas encore la panacée, des femmes arrivent à s’immiscer dans ce mur épais du sexisme ambiant. Ce
que disent ces femmes dans ce film est d’une grande justesse et plein
d’à-propos et de vérité, ce sont toutes des combattantes qui ont fait
avancer le cinéma au féminin. Il a l’avantage d’exister à une époque où il leur était difficile de faire entendre leur voix. Toby
Gilbert, qui fut la collaboratrice de Delphine Seyrig, est venue au Six
N’Etoiles, reçue par Noémie Dumas, directrice du lieu et Pascale
Parodi, présidente de l’association « Lumières du Sud ».
Tony est une femme belle, lumineuse, qui de tout temps, s’est
inquiétée de la condition des femmes et dont la rencontre avec la non
moins lumineuse Delphine Seyrig a été d’une grande importance. Née en
1941 à San Francisco, elle arrive en France en 1960… Et n’en est jamais
repartie. Mieux : elle est aujourd’hui installée à Toulon, ville dont
elle a eu le coup de foudre.
Cette « Américaine à Toulon » a gardé l’accent de son pays et en a la double nationalité. Tony, pourquoi avoir choisi la France ? Pour… le Moyen Âge !!! C’est-à-dire ?? Je
plaisante mais vous savez, il n’y a pas d’Histoire à San Francisco.
J’ai quitté la ville a 17 ans, j’ai passé deux ans à New-York où j’ai
pratiqué la danse classique et suis devenue mannequin et j’ai continué
en France durant 15 ans. Je me suis mariée à un photojournaliste, je
suis arrivée en France. Lui est reparti, moi je suis restée. Comment s’est fait votre rencontre avec Delphine Seyrig ? Je
l’ai rencontrée en 1974 lorsque je suis entrée dans la mouvance
féminine radicale et à la Ligue des Droits des Femmes dirigée par Simone
de Beauvoir. J’y ai rencontré l’artiste Vicky Colombet qui avait fondé
un journal « Les Nouvelles Féministes ». Nous y travaillions sur divers
sujets : la contraception, la parité, le divorce, la violence faite aux
femmes… Pour( la petite histoire, un jour, nous apprenons que
Françoise Giroud disait que la violence faite aux femmes n’existait
pas !!! Avec l’association, nous avons ouvert la première ligne
téléphonique : le 3919 que près de deux cents association a repris. Nous
avons rencontré Delphine qui se proposait d’aller vers les femmes qui
n’avaient pas la possibilité de parler de leurs problèmes. En fait, nous
avons été les passeurs de paroles, les réveilleuses de conscience… Ca a
mis la France en ébullition ! Delphine a eu alors l’idée de faire un
film, qui est sorti en vidéo puis en DVD mais qui, à ce jour, n’était
jamais sorti à l’écran. Il aura fallu attendre 50 ans ! Et votre collaboration au film ? Nous
étions en 74/75, Delphine venait de faire trois films importants :
« Aloïse » de Liliane de Kemadec, « Indiana Song » de Marguerite Duras
et « Jeanne Dielman » de Chantal Ackerman, des films dans la même
mouvance. Puis Delphine est partie en Amérique pour réaliser ses
interviewes. C’était en 74/75. A son retour, elle m’a demandé de faire
la traduction en anglais et en français puisqu’il y avait des actrices
américaines et françaises. Tout était sur une cassette. Je n’étais pas
une traductrice professionnelle, j’ai tout retranscrit mot par mot sur
des cahiers. Mais ça a mis un certain temps.
Delphine en était-elle contente ? Oui
mais elle a eu cette phrase surprenante : « Bon, c’est très bien.
Rendez-vous chez moi mardi prochain pour que tu fasses le doublage ». Au
départ j’ai refusé mais elle a insisté : « Il y a la voix de 23
comédiennes puis la mienne et tu seras la 25ème. Je veux ta
voix car celle-ci et ton accent se marieront très bien avec les
nôtres ». J’avais vraiment la frousse mais tout s’est fait en une seule
prise. Et le résultat ? Delphine était
contente. Mais au montage pour sortir le film restauré, il y a quelques
mois, ma voix a été enlevée dans la première partie du film au profit de
sous-titres. Je n’ai jamais trop su pourquoi, ni qui a fait cela, et
surtout sans m’en parle. Etait-ce la Bibliothèque Nationale où les ayant
droit, Delphine ayant eu un fil. D’autant que les sous-titres sont une
aberration. J’étais à la fois déçue et très en colère. J’ai entrepris
une démarche afin de demander que la version telle que l’avait conçue
Delphine reprenne ses droits. Aujourd’hui j’attends des réponses. Cinquante ans après, les choses ont-elles bougé ? Même
si certaines choses se sont améliorées, les choses n’ont pas beaucoup
changé. Vous savez, cinquante ans, c’est long pour l’humanité mais c’est
court pour les femmes. La lutte est loin d’être finie, il y a encore du
travail à faire. Si vous deviez faire un court portrait de Delphine Seyrig ? Je
dirais qu’en dehors de son immense talent et de sa grande beauté,
c’était une femme d’une grande gentillesse, d’une belle énergie,
persévérante, opiniâtre, volontaire, qui n’a jamais baissé les bras. Vous avez une belle idée d’elle, gardez-la comme vous l’imaginez… Mais en mieux !