Pour vos soirées Daudet, avec vos mets salés ou sucrés, vous
apporterez votre verre LDS. Double clin d'œil: convivialité et égard
envers la planète. Merci.
Laure Pradal
présente son nouveau documentaire:
NARIMENE
Narimène est issue d'un milieu modeste. A 7 ans, sa mère l'inscrit
dans une école de musique. A 16 ans, c'est le coup de foudre pour
l'opéra.
Aujourd'hui,
elle a 32 ans et est enseignante. Elle décide de se lancer dans une
carrière musicale. C'est ce parcours que Laure Pradal met en lumière.
Laure
Pradal, réalisatrice installée en Occitanie, a réalisé plus d'une
trentaine de documentaires. Elle s'attache à des personnages aux
caractères singuliers. En leur donnant la parole et en les filmant dans
leur univers, elle essaie de briser certains tabous de la société.
Elle nous avait présenté Des livres et des baguettes
situé dans le quartier de la Mosson à Montpellier, où le livre est
créateur de partage et de lien social. Nous y avions croisé Narimène.
Le titre islandais résume bien cette impression que Gunnar exprime avec peu de mots et son visage en dit bien plus long.
Ari, le jeune garçon, avec son côté ingénu, innocent et non dépourvu d'humour va obliger Gunnar lui forcer la porte de sa maison et toucher son coeur.
Il est question de divorce, de migrants, de politique, de la difficulté de vivre à la campagne ou en ville, d'être déraciné, de se résigner, dans ce film qui n'est pas aussi simple qu'il n'y parait.
Ces deux solitudes et ces deux innocences se rejoignent, Ninna Palmadottir ne donne pas de réponse mais tout est compris avec peu de mots.
Des paysages de cette nature islandaise, ou les éléments conditionnent la vie sur l'ïle, à la musique qui accompagne les émotions de Gunnar, tout fait penser que ce premier film a tout d'un bijou, comme l'a si bien dit une spectatrice.
Il a touché le coeur des spectateurs et Ninna Palmadottir a promis qu'elle reviendrait, avec son nouveau projet.
Lumières du Sud : Nicolas PABAN De Toulon à Toulon
« La rivière des Amoureux » est une histoire, enfin, une
histoire, un document un peu fiction, une fiction un peu documentaire,
en fait, un OVNI difficile à identifier justement mais qui a ces
qualités d’être à la fois, surréaliste, poétique, un peu déjanté mais
surtout plein d’humanité. Et il fallait tout cela pour qu’un film dans
un quartier toulonnais pas vraiment glamour, devienne par la caméra
magique de Nicolas Paban, Toulonnais vrai de vrai, un film qui surprend,
qui fait rire, qui émeut, qui enchante. Quelle belle idée Pascale
Parodi, directrice de l’association « Lumières du Sud », d’avoir
réinvité Nicolas car nous l’avons déjà rencontré et à chaque fois c’est
une heureuse surprise. Bien évidemment, comme chaque spectacle
scolaire de fin d’année, nombre de participants et de leur famille
avaient rempli le théâtre Daudet !
« Nicolas, Toulonnais pur jus ! Oui, j’y suis né et j’y ai toujours vécu. Le cinéma est arrivé comment dans ta vie ? Depuis
aussi longtemps que je me souvienne… Tout petit j’étais déjà fasciné
par les caméras, j’ai toujours adoré aller au cinéma. Je m’y suis mis un
peu tard, à un moment de ma vie où je me suis dit que si j’avais envie
de faire du cinéma… Je n’avais qu’à en faire ! J’ai commencé avec mes propres moyens et avec peu de connaissances au départ et j’ai appris peu à peu, sur le tas. Tu as fait une école ? Non
et je n’ai jamais quitté Toulon, je n’ai pas fait d’école, j’ai fait du
cinéma tout à fait en autodidacte. Film après film, j’ai appris de mes
erreurs, j’ai continué à écrire, à tourner, peu à peu mes films ont été
pris dans des festivals, j’ai commencé à avoir des prix et je n’ai
jamais arrêté, pour mon propre plaisir. Tu en es à combien de courts-métrages ? C’est difficile de les compter, j’en ai fait beaucoup, plus d’une vingtaine je pense. Alors, comment te débrouilles-tu pour trouver des techniciens, des comédiens et bien sûr, de l’argent ? Tout
dépend du film, là, en l’occurrence pour « La rivière des amoureux »,
c’est un lieu culturel « Le Volatil » qui m’a proposé de faire un film
sur le quartier dans lequel ils sont, c’est donc une demande
particulière, sinon, à chaque fois que je fais un film, je monte une
équipe, que ce soit pour les techniciens ou les comédiens. Ce ne sont
pas toujours les mêmes personnes, tout dépend de la disponibilité des
gens, du hasard de mes rencontres aussi… Mais il n’y en a pas pléthore sur Toulon ? Détrompes-toi ! Il y a des tas de techniciens professionnels et amateurs qui ont envie de faire des films…
Il y a beaucoup de compagnies théâtrales et de comédiens amateurs, c’est là que tu vas les chercher ? Eh
bien non, ce sont souvent des gens de mon entourage. Moi-même je
faisais partie d’une compagnie de théâtre, « Toutim » qui n’existe plus
mais j’avais autour de moi des gens qui étaient comédiens et c’était
facile pour moi d’en trouver. D’ailleurs ce sont souvent les comédiens
eux-mêmes qui m’inspirent des personnages… Ce qui implique que tu écris les scénarios ? Oui, la plupart du temps mais je peux aussi parfois les coécrire, Ça m’est arrivé d’écrire à deux et même une fois à trois. Ce doit être un peu compliqué, non ? Oui,
parfois mais à deux ça marche bien. Il faut seulement bien s’entendre
et avoir un peu le même univers. Notamment avec Guillaume Levil , qui
est venu à « Lumières du Sud » et que tu as interviewé d’ailleurs, et
avec qui j’ai écrit plusieurs scénarios. Il est Niçois. Comment l’as-tu connu ? Dans
un festival. Les festivals sont des lieux très importants pour nous car
on y fait beaucoup de rencontres. On s’est donc croisé plusieurs fois,
chacun aimait ce que faisait l’autre et l’on est devenu amis. On se voit
de temps en temps, on s’appelle, on fait des allers-retours par mails…
On fait du ping-pong ! On écrit ensemble, il n’y a pas de règle, ça
dépend du désir, de l’idée de l’un ou de l’autre, on s’adapte, chacun y
apporte sa patte. As-tu pensé à faire un long-métrage ? Oui,
bien sûr. J’ai des idées, je suis justement en train de coécrire un
long-métrage mais on ne peut pas l’autofinancer, il faut beaucoup de
temps pour tout : trouver de l’argent, donc, passer par le cursus normal
et ça demande un sacré boulot, il faut faire des dossiers, des notes
d’intention, plein d’autres choses… Alors je joue le jeu mais pendant ce
temps je ne fais pas de films. Tout est très chronophage mais bon,
j’aime ça, donc je dois passer par là. Pour l’instant, je suis dans une
bonne dynamique, donc, je fonce.
Revenons à « La rivière des amoureux » « Le
Volatil » est un collectif auquel j’appartiens. Il s’y fait tous les
ans un festival de musique, danse, théâtre. Je me suis investi et Romain
Berthier, qui en est le directeur artistique, m’a proposé de faire un
film avec les gens du quartier Aguillon. J’aime bien ce genre de défi.
On a déposé des prospectus dans les boîtes aux lettres expliquant ce
qu’on voulait faire et qu’on recherchait des participants pour aider au
tournage. On a eu une trentaine de réponses, on a monté une équipe et on
a réalisé le film en une semaine au début juillet. Et on a fait
l’ouverture au festival « Crash et décollage » qui a lieu le dernier
week-end d’août. Ça a été un long travail durant tout le mois de juillet
mais la projection en plein air a été un moment magique. Donc ce film va partir dans les festivals ? Ça
a déjà débuté par le festival itinérant « Les Nuits Med », organisé par
Alix Ferrari, qui se passe entre Toulon et la Corse. Puis, il y a deux
semaines, il est allé aux 42èmes rencontres de Cabestany, près de
Perpignan. J’avais peur qu’en dehors de Toulon il n’intéresse pas grand
monde… Et il a eu le prix du jury présidé par Bernard Menez ! Donc, ça démarre bien ! Oui,
d’autant qu’un film sur un quartier de Toulon, on ne sait pas si ça va
plaire ailleurs. Mais il y a un très bon retour du public, donc ça
augure de belles choses. Et maintenant… Que vas-tu faire ? Je
termine un court-métrage, une comédie noire qui s’appelle : « Autres :
précisez ». Il est en cours de montage et je suis en train de chercher
les financements pour un film que j’ai coécrit et que je vais
coréaliser avec Guillaume Levil. Le titre c’est « Moi » et il faut
beaucoup d’argent… Enfin, l’argent qu’il faut ! Mais sans ça, il se fera quand même ! »
SYNOPSIS :
Gunnar, un vieil agriculteur, est exproprié de sa ferme. Il laisse tout
derrière lui et part s’installer en ville où il va se lier d’affection
avec un livreur de journaux de 10 ans, quelque peu délaissé par ses
parents. Cette rencontre bouleversera à jamais leurs vies.
Ninna Palmadottir
Née en Islande en 1991, Ninna Palmadottir réalise un court-métrage Paper Boy en 2019 remarqué dans les festivals et en particulier au Festival international de Reykjavik.
Ce long métrage est présenté au Festival international de Toronto, ainsi qu'au Festival d' Arras.