mercredi 1 mars 2023

ARTICLE METROPOLITAN POUR L'AMOUR DU CINEMA

 

Lumières du Sud : « Pour l’amour du cinéma ». Une soirée autour de l’enfance et de la guerre du Liban


Ils aiment vivre « les grandes émotions de la vie » dans les salles obscures depuis déjà plus d’une vingtaine d’années. Fidèles au poste malgré la crise sanitaire qui a affaibli les rangs de bon nombre d’associations, les adhérents de Lumières du Sud sont en quête d’échanges et de partage.

Pascale Parodi, présidente du club depuis peu raconte : « Si nous avons des anciens du métier avec nous, comme une ancienne monteuse de film ou un employé d’une société de production, nous sommes surtout des passionnés de cinéma unis par notre curiosité. Après un film, nous éprouvons le besoin de communiquer à son sujet, d’exprimer nos émotions. Depuis quelques mois nous avons initié une nouvelle routine. Après une projection, nous faisons apparaitre sur grand écran, via internet, le réalisateur ou la réalisatrice en direct. Ils sont bien souvent à l’autre bout du monde, mais malgré le décalage horaire, ils acceptent de répondre à nos questions, de nous fournir des pistes de lecture du film et nous délivrent même des anecdotes de tournage.«  

Une recherche sur le terrain. 

Si les membres de l’association se donnent rendez-vous deux fois par mois (le premier lundi au théâtre Daudet et le troisième au Six n’étoiles), ils recherchent l’instant parfait à chaque projection. Pour ce faire, une dizaine de membres du bureau participent aux différents festivals prestigieux organisés en France et ailleurs. « Cela nous permet dénicher des perles avant les sorties officielles d’une part mais surtout de prendre des contacts ! On assiste aux présentations des films et on dialogue avec les réalisateurs par la suite afin de leur proposer une rencontre virtuelle avec nos adhérents. Ils se montrent toujours très humains et disponibles. »

Une carte blanche au mois de mars. 

Une fois par an depuis presque dix années, l’association donne tous pouvoirs a un professionnel du cinéma. Les 10, 11 et 12 mars prochain, Xavier Nataf, critique de films depuis les années 80 et créateur du festival du film Israélien de Marseille sera aux commandes. L’homme qui est aussi producteur de Podcasts sur Arte Radio a choisi de dévoiler cette année« comment le réel inspire l’imaginaire ». Pour ce faire, il projettera le film The Fabelmans de Steven Spielberg, puis Charlotte de Eric Warin et Tahir Rana ainsi que En décalage de Juan Gimenez Pena. L’événement prendra fin avec une conférence-Masterclass sur Steven Spierlberg qui sera l’occasion parfaite pour (re)découvrir la vie et l’oeuvre du réalisateur (entre autres) des Dents de la mer, d’E.T, de Jurassic Park et de La Liste de Schinlder.

Séances ouvertes aux non adhérents. Infos: lumieresdusud83@gmail.com et site internet : lumieresdusud83.blogspot.com

De la guerre du Liban jusqu’au Six N’étoiles

Ce lundi, les membres de l’association Lumières du Sud projetaient « Liban, 1982 » de Oualid Moulaness au Six n’étoiles. Le film, poétique et délicat, conte une histoire d’amour entre écoliers tandis que le ciel éclate au dessus de leur tête. Le bruit du quotidien s’efface étouffé par le son des bombardements.

La candeur des enfants se mêlent à la panique des parents tandis que la guerre, « ce monstre« , avance. Si l’histoire est autobiographique, les spectateurs ont eu la chance de voir apparaitre le réalisateur du film sur grand écran à la fin de la projection.

De Los Angeles où il réside actuellement, Oualid s’est penché sur quelques secrets : « Le film a été tourné dans le même immeuble que mon ancienne école. C’était très fort émotionnellement. Johanna, la petite fille que j’aimais à l’époque réside toujours dans le même quartier. Elle est aujourd’hui mariée avec des enfants et ne connait pas l’existence de ce long métrage qui est diffusé un peu partout dans le monde. » Et parce que le cinéma a la particularité de rapprocher les âmes, dans l’assistance, à Six-Fours, un homme témoigne. Il était en mission pour l’ONU au Liban en 1981 avec sa famille lorsqu’un épisode similaire a éclaté. « J’ai été le dernier à aller chercher mes enfants à l’école. Ils étaient retranchés dans les sous sols du bâtiment avec les maîtres. La raison de mon absence était simple, je travaillais et à l’époque l’information arrivait par radio et télévision … et moi je ne comprenais pas l’arabe. Je n’avais aucune idée de ce qui était en train de se jouer. »

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